MA CHRONIQUE du 28 mars 2025
- florencemarsault
- 28 mars
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 avr.

AUDIO 🎧 https://bit.ly/2803FM
Je vais vous raconter une histoire vraie, une valse à trois temps.
1er temps : Le passé, Juin 2015.
18h, fin de rdv, challenge relevé, mon client était satisfait, moi aussi. Je revenais à mon bureau pour effectuer quelques tâches et clôturer ma journée, tout à coup un contraste surgit. Mes pensées se dissipèrent et me dissipèrent, concentration impossible. Une vision provoquait ma raison en duel. Je l'affrontais. Écrire, être auteure, besoin viscéral, incapable de refréner cet instinct contraire à mon agenda professionnel tant qu’à mes responsabilités de mère. Un divorce, des frais, des enfants, je devais travailler, gagner de l’argent, à cet instant je me répétais : « Arrête de penser ! Cesse de rêver ! ».
Quelques années passèrent, rien ne cessait, l’irrésistible besoin d’écrire s’imposait de plus en plus, la vie me bousculait. Chaque particule de mon corps respirait au rythme des lignes qui se noircissaient. « Et si je parvenais à créer une voie possible… » : écouter ma raison, assumer mes rôles, mais ne renoncer à rien. Était-ce une folie ? Non, un défi.
Les propos de Sénèque résonnaient en moi : « Quand tu auras désappris à espérer, je t’apprendrai à vouloir ». Ce livre, ce destin d’auteure, je ne les espérais plus, je les voulais.
2e temps : Le présent. Mars 2025.
Accoudée à mon bureau d’écriture, je m’adresse à vous avec le sourire d’une femme comblée. À présent, mon livre est là. Il existe depuis quelques mois. Mon voeu le plus cher est devenu réalité. Je ferme les yeux… je me souviens de cette fin de journée il y a 10 ans. Je rêvais de cette sensation. La patience fut nécessaire, mais peu à peu j’ai ressenti le mouvement naître et dissiper le doute. Renoncer était impossible. J’ai laissé mon esprit avoir confiance, j’ai accepté le raisonnable et accueilli l’urgence, celle qui mène à oser, à déployer toutes les parts de nous-mêmes ; ne plus s’inquiéter d’avoir, de paraître, se concentrer à être. Relever le défi, libérer le présent.
Les barrières sont tombées une à une jusqu’à l’amenuisement de la peur. Face à ce défi de la vie, je suis heureuse de n’avoir cédé ni à l’utopie de n’écouter que le rêve, ni à la crainte de suivre mon instinct. On m’a dit mille fois « Sois prudente, ne t’éparpille pas, tu dois choisir : l’entreprise ou la littérature. » Aujourd’hui, je sais, je ne m’éparpillais pas, au contraire, je me réalisais. J’aime de plus en plus travailler cette matière multiforme qui ne cesse de grandir, je sens le cercle vertueux se dessiner et créer le sens, l’évidence.
3e temps : Une vision surgit, je la laisse parler, elle me transporte dans un futur proche.
18h, le soleil d’été brille encore. Fin de rdv, ma cliente est heureuse, moi aussi. Je quitte mon bureau, je déambule dans les rues de Paris. Un peu plus loin, dans la vitrine d’une petite librairie, j’aperçois mon livre, je perçois son titre « entière ». Je souris.
La danse à 3 temps a fait son oeuvre, exigeante et belle.
Je pense que notre existence est un relief dans lequel tout s’imbrique, tout se répond. Rien n’est incompatible ou impossible tant que la conviction et le travail nous portent. Alors osons, accomplissons, entreprenons sans crainte des duels, car une fois le doute évaporé, c’est la saveur du chemin accompli qui enjolive le temps du présent et dessine la vision de notre devenir.
Et vous, quel est votre plus beau défi ? Quelle est votre danse à 3 temps…
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