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MA CHRONIQUE du 27 avril 2025



Je suis heureuse de vous retrouver. Deux semaines ont passé et j’avoue que le lien qui se tisse pas à pas entre nous m’a manqué. Un petit laps de temps que je n’ai pas choisi mais qui a porté ses fruits en m’inspirant ce qui va suivre…


Cette nouvelle chronique s’intitule : Le sourire des Marrakchis.


Je l’enregistre successivement à son écriture, dans un petit havre de paix au cœur de la Medina. Les conditions ne sont pas favorables au silence, mais l’authenticité se sentira je l’espère dans cet audio improvisé.


Voilà cinq jours que je suis arrivée à Marrakech puis à Tameslohte. Voilà cinq jours que je me demandais comment ne pas annuler ce voyage qui me tenait tant à cœur et qui constituait un engagement humanitaire, professionnel, personnel vis à vis des enfants et de l’équipe formidable du Centre Fiers et Forts. Un orphelinat comme on dit ici, même si la notion d’"orphelin" est différente, elle parle à mon histoire autant qu’à ma réalité.


Voilà cinq jours que je ne savais plus comment ordonner ou supplier à mon corps de ne pas baisser les armes face à un nouveau pic de cette maladie « orpheline » qui hante la part active de mon existence.


Voilà cinq jours que le soutien de l’homme aimant qui partage ma vie et le son des voix de mes enfants adorables m’ont encouragée à écouter mon instinct puis à prendre ce vol qui me conduirait à ne renoncer à rien, à me connecter à tout. ...Et je le savais pour l’avoir déjà vécu ces derniers mois, à me connecter aux sourires des Marrakchis, au torrent de tendresse des enfants de Tameslohte, à la convivialité et l’engagement sans faille des équipes du Centre Fiers et Forts. C’était à mon tour d’être fière et forte, de fixer l’objectif et de faire taire l’obstacle.


Pari gagné…


Depuis cinq jours, les sourires se distillent dans mes veines, le soleil du ciel et des visages réchauffe mon âme ; depuis cinq jours, je suis la preuve vivante que le sourire soigne, que le rire et l’amour sauvent, construisent, fortifient. Nous le savons, nous l’avons toutes et tous expérimenté au cours de notre vie, mais le ressentir au plus profond de moi encore une fois, me conduit ce soir à des réflexions sur ce pouvoir puissant et fondamentalement humain qu’est le sourire…


Ressource naturelle inépuisable, universelle, gratuite. Existe-t-il une autre richesse similaire ? L’amour sans doute, mais le sourire est à mes yeux une forme d’amour. Une prise en compte heureuse de l’Autre, un geste, une main tendue vers un regard. Une connexion à notre essence...


Lorsque nous accueillons un sourire dans un moment de solitude, dans un instant de peur, de doute, dans un temps de tristesse, ne ressentons-nous pas le bienfait de cet acte apparemment anodin qui soudainement nous rappelle que nous ne sommes pas seuls, que nos doutes peuvent avoir une issue positive, que la tristesse peut être chassée d’un regard, celui d’un humain qui souligne la présence d’un autre humain en lui offrant ce sourire. 


Vision enfantine me direz-vous peut-être, naïve, bêtement positive ? Mais non, au contraire, vision lucide, existentielle, rationnelle, celle d’une arme ou d’un bouclier, selon la vision, de paix et de joie dont nous avons toutes et tous la liberté de nous servir. 


Combien d’entre nous ont déjà constaté que c’est souvent dans les pays les plus pauvres que les sourires sont les plus riches, les plus fréquents ? Oublions-nous ce pouvoir, nous, hommes et femmes des pays chanceux ? Oublions-nous que le sourire est une force, un acte altruiste, un acte humain, nécessaire, pour colorer le monde face à la noirceur de ses chaos ?


Souvenons-nous alors que ce petit geste, ce petit don de soi est doté d’un grand rayonnement. Un sourire génère souvent "des" sourires. Voilà cinq jours que des sourires par dizaines se posent sur moi, anesthésient la douleur de mon corps, décuplent la force de mon mental. La conviction de mon esprit que ma place était là, que mon instinct avait raison. Que la vie gagne toujours à l’issue de l’épreuve.


Voilà cinq jours que j’ai endossé mon habit d’humanitaire, d’auteure, d’entrepreneure ; voilà cinq jours que par la force des sourires des Marrakchis, je vis chacune des vingt-quatre heures qui les composent comme une chance de réaliser tout ce qui m’anime. Une chance de travailler, de transmettre, d’aimer, d’écrire, de bâtir des devenirs.


Mimie, Dorine, Youssef, Abderrahim, Salima, Omar, Jamila, Mohamed, Tim, Jérémie, Jamal, Yassine et tous les enfants, petits et grands, de Tameslohte que j’ai pris dans mes bras ou dont j’ai croisé le regard souriant : vous êtes mes étoiles cette semaine et pour longtemps encore.


Je vous dédie cette chronique imprégnée de la senteur du couscous partagé vendredi au milieu des oliviers… 


À mes auditrices et auditeurs, lectrices et lecteurs, je partage avec vous cette chaleur humaine, ce joyau universel qu’est le sourire…


Prenez soin de vous et savourez l’existence :)


Le lien d'écoute est disponible au début de ce texte, un immense merci à vous 🫶


 
 
 

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